« Faire rêver toute une ville, c’est déjà une victoire » : M. Abdoulaye SOW, Président du Montreuil FC

Publié le 08/12/2025

Interview – M. Abdoulaye SOW, Président du Montreuil FC :

« Faire rêver toute une ville, c’est déjà une victoire »

À l’approche des 32es de finale de Coupe de France, programmés le 21 décembre, le Montreuil FC continue son parcours. Seul club du département encore en compétition, Montreuil réalise également une belle saison en R1.

Nous avons rencontré M. Abdoulaye SOW, président du Montreuil Football Club, pour revenir sur ce début de saison et sur l’engouement autour du club.

Vous êtes actuellement 2e en R1, à un point du Paris FC. Comment gérez-vous cette double dynamique entre une belle saison en championnat et ce parcours en Coupe de France ?

La Coupe, c’est vraiment un bonus. Dès le début de saison, nous avons mis le focus sur les joueurs avec un objectif clair : monter en N3. Nous avons fait un gros recrutement pour cela. Aujourd’hui, la Coupe est venue se greffer à ce beau parcours, mais dans le discours du coach comme dans le mien, le championnat reste la priorité.
Pour les joueurs, c’est un vrai kiff d’arriver à ce stade de la compétition, surtout pour ceux qui n’ont jamais vécu cela. Mais malgré l’aventure, on reste concentrés sur notre objectif principal.

On aurait pu imaginer une Ligue 1 pour ces 32es. Est-ce une déception, un soulagement ou simplement un tirage comme un autre ?

Honnêtement, pas vraiment de déception. Lors du tirage au Parc des Princes, j’étais à côté d’un actionnaire du club qui, lui, était un peu déçu. Mais sincèrement, on prend ce qu’il y a à prendre, on respecte tout le monde avec humilité.
Pour la ville, oui, une Ligue 1 aurait été incroyable. Mais affronter Chauvigny (N3), c’est aussi la magie de la Coupe de France, où tout le monde peut sortir tout le monde.
Il y a eu une légère déception, pour être honnête, mais on est très vite passés à autre chose. Aujourd’hui, on est surtout fiers d’être là.

Quelles difficultés une équipe comme Chauvigny peut-elle vous poser malgré son classement ?

C’est la Coupe de France : tout le monde peut battre tout le monde. Chauvigny est en N3, une division supérieure à la nôtre, même si leur classement n’est pas le meilleur. Mais ça ne veut rien dire.
On prend tous les matchs avec respect, sans se projeter trop loin. On verra bien ce qu’il se passera le 21 décembre.

À ce stade, est-ce encore un rêve ou un objectif assumé d’aller chercher le tour suivant ?

C’est avant tout un rêve. Déjà, arriver en 32es, c’est historique pour le club : ça n’était jamais arrivé. Si on atteint les 16es, là, oui… on pourra vraiment parler de rêve.

Comment percevez-vous l’importance de ce match pour les supporters, la ville et le territoire ?

L’engouement est énorme. À Montreuil, le football est un sport très populaire.
Entre les messages, les témoignages, les réseaux sociaux… mon téléphone chauffe tous les jours ! Toute la ville est derrière nous.
Il y a aussi eu la fameuse réserve de Granville : pendant une semaine, on me demandait sans arrêt « Alors ? C’est vrai ? Pas vrai ? ». Nous étions sereins mais nous ne pouvions rien communiquer sans attendre la décision de la FFF.
Aujourd’hui, le football rassemble toute la ville, et l’engouement autour du club se fait vraiment sentir. 

Quel impact ce parcours a-t-il sur la vie du club au quotidien (organisation, communication, finances) ?

C’est nouveau pour nous, surtout toute la partie logistique et télévisuelle. Il a fallu gérer les équipes TV, la billetterie, jouer à Bobigny car notre stade n’est pas homologué… d’ailleurs je remercie énormément Kevin Thomas et le club de Bobigny pour leur soutien.
Il y a eu aussi les déplacements à organiser pour permettre aux Montreuillois de venir soutenir l’équipe.
Financièrement, les joueurs connaissent les montants certains sont malins (rires) – et c’est normal de vouloir les récompenser, car ce qu’ils font est exceptionnel.
Mais au-delà de tout ça, j’ai une équipe solide, des bénévoles investis, des parents, la ville qui nous met des cars à disposition, l’aspect sécurité… tout le monde met la main à la pâte. On s’en sort bien parce qu’on est soudés.

Un mot de fin ? Qu’est-ce qu’on peut vous souhaiter ?

D’abord, un immense merci à toutes les personnes qui s’investissent depuis le début pour que tout se passe bien.
Ce qu’on peut nous souhaiter, c’est de continuer à passer les tours et de faire en sorte que les Montreuillois et Montreuilloises continuent de rêver et d’être fiers du club.
Je remercie Mehdi, Ali notre actionnaire, Matthieu notre vice-président… et tous les autres.
Pour moi, la plus belle victoire, c’est de voir cette intergénérationnalité : les anciens, les légendes du club, les jeunes… tout le monde réuni.
En tant que président, revoir tout cela, c’est déjà énorme. C’est ça, la vraie victoire.

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Interview réalisée par Inès et Ilyana — District 93

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